lundi 20 février 2012

PS Vita: verdict d'avant lancement

A deux jours du lancement en Europe de la PlayStation Vita (mercredi 22 février), je suis en mesure de compléter mes premières impressions sur la nouvelle console de jeu portable de Sony.

Sur le plan du jeu vidéo, ma satisfaction est pour l'heure complète. Le système est puissant, l'écran AMOLED est de qualité. Comme de bien entendu, ce dernier donne le meilleur en intérieur avec un confort qui se dégrade rapidement mais logiquement dans les environnements à forte luminosité. Quant à l'autonomie, quatre à cinq heures selon les usages, elle me semble proportionnée aux performances de la bête. L'écran et le dos tactile ajouté aux boutons et joysticks analogiques font que le système offre la plus brillante synthèse de commandes du marché, adaptée à tous les types de jeu, des plus précis aux plus simples. De plus, dans l'assortiment ludique de lancement, de nombreux jeux démontrent que manettes, boutons et interface tactile cohabitent parfaitement et surtout n'opposent pas deux façons de jouer. Une qui serait pour les pros, l'autre pour les nuls. Uncharted, qui laisse au joueur le choix des armes, le prouve avec finesse. Juste un mot sur l'assortiment de lancement pour souligner sa qualité globale, sa diversité et son spectre très large. Contrairement à la Nintendo 3DS, la PS Vita ne gère pas la 3D et... cela n'a aucune importance. A aucun moment, je me suis dit que la stéréoscopie manquait.

Le système reste également ouvert sur le plan de la distribution des jeux: dématérialisés par téléchargement ou vendus dans les commerces stockés dans une carte mémoire. Le premier monde donne un accès immédiat mais ne permet ni le partage, ni la revente car affiliés à un compte PlayStation Network. Le second reste plus onéreux mais les jeux peuvent être transmis. Tant que ce choix subsiste, je ne vois rien à redire. Enfin, je dois avouer avoir été complètement séduit par l'interface de la PS Vita. Cette dernière emprunte beaucoup à l'iOS d'Apple mais pour le meilleur: simplicité et limpidité sont les deux mamelles d'une navigation élégante, sobre et fonctionnelle. 

Passons maintenant aux choses qui fâchent. La première est que la console est, dans sa version de base (Wi-Fi uniquement), vendue à 299 francs suisses mais sans carte mémoire. Cette dernière est dans un format propriétaire. Elle est indispensable pour stocker les applications téléchargées et les sauvegardes. Autrement dit, il faudra débourser 30, 40 ou 50 francs supplémentaires juste pour s'équiper d'une carte de 4, 8 ou 16 Go et pouvoir vraiment commencer à utiliser la Vita. Ce genre de pratiques ont beau être courantes dans le secteur, elles n'en forment pas moins une détestable tromperie commerciale.

Autres déceptions, la PS Vita supporte mal la comparaison avec les smartphones et tablettes sur tout ce qui est hors jeux: le navigateur internet est d'une réactivité lamentable et ne supporte ni l'HTML 5, ni le Flash. Les photos et vidéos produites par la Vita, sont de qualité très inférieure à la concurrence. La visionneuse de fichiers vidéo est de qualité pour autant que le fichier introduit dans la console soit compatible. Sur ce plan elle ne fait certes pas mieux que ses rivales.Mais à une différence de taille: on trouve sur le Market Android ou l'App Store d'Apple des alternatives qui compensent ces lacune. A cette heure rien ne dit que le PS Store fera preuve de la même esprit d'ouverture.

Enfin, je ne vois aucun attrait dans la possibilité de relier le modèle Wi-Fi/3G aux réseaux téléphoniques. La PS Vita n'est pas un téléphone et les coûts d'emprunt de ces réseaux nationaux pour les données numériques restent prohibitifs. Autant en rester au modèle de base Wi-Fi uniquement.

Fabuleuse pour le jeu, décevante pour les reste... Tel est pour l'heure mon premier verdict. Avec, pour les lacunes logicielles, l'espoir ténu que Sony accepte de laisser aux développeurs d'applications la possibilité de corriger le tir.

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