mercredi 31 août 2011

Livre numérique : comment j’ai téléchargé mon premier roman désiré

Pour la première fois cette semaine, j’ai acheté au format numérique (epub) un livre que je souhaite vraiment lire. Jusqu’ici, les quelques exemplaires téléchargés étaient surtout des bouquins prétextes histoire de voir, où va la dématérialisation francophone (pas très loin en terme d’offre, c'est bien désolant). Le roman en question a pour titre Drood, il est signé Dan Simmons. Je suis un quasi inconditionnel de cet auteur après l’avoir découvert avec L’échiquier du mal puis Hyperion et La chute d’Hyperion.

Ce qui m'a conduit vers cette décision essentielle commence pas plus tard qu'hier matin, dans le train qui me conduit vers Genève. Un confrère et néanmoins ami (plus pour longtemps) exhibe goguenard, car connaissant mon goût pour Simmons, la version papier qu’il s’apprête à dévorer. Je toise, je méprise et je fais semblant de m’intéresser au paysage.


Bien évidemment, dès que parvenu à destination, j’entreprends de dénicher mon propre exemplaire. Sous le prétexte que je m’apprête à m’envoler pour un court séjour à Berlin, je me dis qu’une version numérique pour mon iPad se substituera avantageusement à la grosse édition papier qui n’aurait pas manqué de déformer mon petit sac de voyage. Je commence donc par me rendre, via mon PC, sur les sites helvétiques ereaders.ch et payot.ch. Fiasco sur toute la ligne, seules les éditions papiers sont proposées.

Je me rends ensuite sur un site français (fnac.com en l’occurrence) : miracle le bouquin, édité chez Robert Laffont, est aussi disponible dans le format epub. Je sélectionne. Je dépose ma commande dans le panier virtuel. Ce sera 20 euros et quelques miettes, je valide… Ma carte de crédit est refusée sous prétexte que mon moyen de paiement n’est pas français. La gestion des droits territoriaux à encore frappé, me dis-je un tantinet agacé.


Opiniâtre ou borné (c'est selon), je poursuis mon cheval, ma bataille. Je lance sur iPad l’application Fnacbook qui permet elle aussi d’acheter et de télécharger des livres numériques. Dans la zone «Store», je recherche Drood, je le trouve, je le sélectionne et introduit les données de ma carte de crédit, tout aussi helvétique que dans le paragraphe précédent. La transaction est validée. Le fait que cette filière fonctionne alors que l’autre pas me plonge dans un abîme de perplexité. La gestion des droits territoriaux seraient-ils à géométrie variable ? Passons.

L’application, qui fait aussi office de liseuse, me propose de télécharger le pavé. Je valide. Et paf ! Voilà qu’on me demande d’introduire mon «Adobe ID», autrement dit une adresse mail et un mot de passe d’un compte préalablement créé chez Adobe, entreprise qui gère les droits numériques des bouquins légalement vendus. Je me souviens d'en avoir créé un en des temps immémoriaux. Un ange passe, je fini par me souvenir de ce foutu logon. Le livre est déverrouillé. En quelques secondes, il est téléchargé. Je peux enfin commencer ma lecture sur la tablette tactile mais seulement dans l'application conçue pour la Fnac.

Maintenant, je me demande si je ne vais pas poursuivre jusqu’au bout mon chemin de croix: télécharger le fichier sur un PC. Trouver le moyen de l’expurger de ses DRM (Digital Rights Management) pour rendre le fichier lisible (et transmissible) sur n'importe quel support. Même dans dix ans.

Avec ça, si tout comme moi vous n'êtes pas convaincu de la supériorité évidente du format numérique sur le format papier...

1 commentaire:

  1. Facile:

    http://apprenticealf.wordpress.com/2011/01/13/ebooks-formats-drm-and-you-%E2%80%94-a-guide-for-the-perplexed/

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