mardi 8 novembre 2011

Le jeu de la semaine: Call of Duty - Modern Warfare 3

Le jeu de la semaine aurait pu être Uncharted 3 - L'illusion de Drake sur PlayStation 3 dont j'ai écrit le plus grand bien dans les colonnes de la Tribune dernièrement. Mais non, il n'y a pas a tortiller, impossible de faire l'impasse, si ce n'est pour de mauvaises raisons, sur Call of Duty - Modern Warfare 3.

Une anecdote croustillante pour commencer. M'étant rendu hier dans une boutique pour procéder à l'achat de la version console du blockbuster d'Activision (qui est aussi un jeu de guerre des plus spectaculaires), je le présente à la caisse. Le jeune vendeur me regarde et me dit aimablement "Enlevez moi d'un doute, vous ne l'achetez pas pour vous même?" Je souris et  je réponds en substance "Je veux mon neveux et compte bien contribuer à augmenter la moyenne d'âge".

La remarque du vendeur est légitime et signifiante à bien des titres. Elle pourrait d'abord dire "vous êtes trop vieux pour jouer à ça". Ce n'est pas faux. On est toujours trop vieux pour s'adonner à ce genre de vice et, quadragénaire bien avancé, mon ticket d'entrée n'est en théorie largement plus valable. Mais cette question est encore plus révélatrice d'autres choses. Dans la famille des franchises ciblant une tranche d'âges étroite, Call of Duty est sans doute la plus cul serrée de toutes. Voilà un jeu conçu par et pour des gamers de sexe masculin entre 16 (18 si on se réfère à la norme indicative PEGI) et 29 ans max. Voici donc un jeu particulièrement excluant. Les filles surtout. Enfin celles qui ne rêvent pas de porter l'uniforme et de se faire injurier pour aller au casse-pipe. Les adultes "responsables" ensuite qui ne manquent pas de relever les ambiguïtés d'un divertissement moderne qui ne peut s'abriter derrière ce qui est devenu le folklore de la seconde guerre mondiale pour faire passer la pilule du défoulement guerrier. Cela n'empêche pas le jeu de se vendre à la pelle au point de faire des envieux qui vont à copier le mode solo jusque dans ses aberrations, si, si, c'est bien du côté de Battlefield 3 que je lorgne. Beauté du paradoxe, joie du partage.

Mais pour revenir à mes moutons, ce Call of Duty là est bien parti pour tenir toutes ses promesses et notamment celle de son mode scénarisé qui en rajoute encore, comme si cela pouvait encore être possible, le côté monumental de la destruction et du chaos. Au point de déconnecter le jeu de toute réalité. Là voilà ma nécessaire distanciation. On peut donc se vautrer dans la poésie du cataclysme sans aucune arrière pensée moralisante tout en sachant avec certitude que le mode solo sera torché en deux coups de cuillère à pot. Modern Warfare 3 est donc bien le jeu de la semaine même si on peut lui préférer pour une brouette d'excellentes raisons Uncharted 3, celui de la semaine dernière.

Pour le mode multi, je réserve mes sentiments faute d'y avoir encore plongé le petit doigt du pied. Mais je ne me fais pas trop de soucis.   



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