mardi 20 septembre 2011

Les jeux de la semaine : Gears of war 3 et Ico

Gears of War 3
Hasard du calendrier, il m’a été donné le plaisir et le privilège de lancer le même soir Gears of war 3 sur Xbxox 360 et le combo Ico et Shadow of the Colossus sur PS3. Autrement dit, j’ai pu faire ce jour-là le grand écart entre la nouveauté absolue pour gamers bourrins et la redécouverte du plus «France Culture» des univers ludique. Partez-pas, je m’explique. 

Gears of War 3, c’est la conclusion (enfin, j’espère) de la plus fructueuse franchise exclusive à la Xbox 360. Devant ou derrière Halo, ça dépend, pas de polémique svp. C’est du jeu vidéo gras du bide, pue du bec avecdes relents de bière et de saucisson rance. C’est l’exploitation du cliché, le plus cliché du secteur soit la Terre envahie par une puissance extraterrestre avec l’humanité au bord de l’extinction. C’est aussi des personnages masculins taillés à la serpe, réduits à la fonction de gros bras tatoués porteurs d’armes très lourdes et très meurtrières. Ce sont des dialogues plombés qui font passer ceux de la Guerre des étoiles pour du Marguerite Duras. Ce sont des interactions psychologiques envisagées par des amibes un jour de grève. Mais c’est aussi un jeu dont le gameplay est si bien usiné qu’on ne peut que difficilement lâcher son gamepad pour, par exemple, lire l’excellent Drood de Dan Simmons. Et cet chiens d’infidèles chez Epic ont encore amélioré le mode multijoueur ce qui promet, si la sauce collégiale prend, de longues nuits écourtées. Bref, GoW 3 est de ces jeux qui démontrent de la plus caricaturale des façons que garçons et filles, c’est pas pareil. On aime beaucoup se vautrer dans cette fange là avec un troisième opus parfaitement à la hauteur de nos attentes.

ICO
Ico et Shadow of the Colossus sont quasiment à l’opposé du spectre. D’abord ce sont des jeux japonais. Ensuite ce ne sont pas de nouveautés mais juste une refonte en haute définition de logiciels à l’époque conçus exclusivement pour la PlayStation 2. Et puis, il n’est pas question de découper des aliens en rondelles même pour en faire des sushis. Ico et son successeur sont des jeux d’auteur. Ils portent la signature d'un certain  Fumito Ueda. Ils  sont imprégnés d’une culture qui nous est étrangère et qui nous fascine. Une profonde mélancolie se dégage des paysages quasi désertiques  à explorer. La magie est partout, le naturel et le surnaturel sont indissociables. Le chacun à ses raisons règne.

Dans Ico, un petit garçon cornu, donc  différent, est banni par des villageois superstitieux et, perdu dans un château labyrinthique, prend sous sa protection une créature fragile mais dotée de pouvoirs surnaturels.

Shadow of the Colossus
Dans Shadow of the Colossus, un homme est chargé par une divinité éthérée d’éradiquer des créatures  géantes et mythologiques  en échange de la résurrection de son aimée. Pour la paix de son âme, il doit éliminer du rare et du beau. Au-delà d’un gameplay propre au jeu d’action et d’exploration, ces situations nous mettent dans des états émotionnels riches, complexes et subtils.

Ces jeux font leur âge, mais  leur promotion en haute définition (et même en 3D pour les ménages équipés) est bienvenue, ce sont des trésors à choyer.

Leur version augmentée est attendue en Suisse sur un même disque Blu-ray dès le 28 septembre prochain. A ma connaissance, ils ne seront pas proposés au téléchargement sur le PlayStation Store. J'espère me tromper.

Je ne vais pas développer de discours sur la nécessaire diversité qui contribue à la richesse de l'expérience vidéoludique, mais le cœur y est.

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