Surprise ! Google, jusqu’ici plutôt croqueur de jeunes pousses, va racheter Motorola Mobility. Un gros morceau qui va lui coûter quelques 12,5 millions… heu non, 12,5 milliards de dollars. L’affaire a été annoncée aujourd’hui, elle est quasiment pliée: les deux conseils d’administration ont déjà applaudi des deux mains l’union et il ne reste sans doute que de menus détails à régler.
L’opération fait sens, comme disent les analystes des marchés. Il y a d’abord un contexte: Apple se suffit à lui-même aussi bien sur le plan du software que du hardware. Microsoft, pas. Il s’est donc offert un rapprochement méchamment stratégique avec Nokia ce qui garanti que le finlandais équipera ses terminaux de systèmes d’exploitation Windows pour mobiles.
Google ne se suffit pas non plus à lui-même. Comme Microsoft, la firme de Mountain View est avant tout une fabrique immatérielle. Les machines qui en font usage de sa matière grise numérique, ce n’était pas vraiment son jardin. La firme sort bien des temps à autres des terminaux estampillés Google, ce sont surtout smartphones conçus par un partenaire asiatique qui accepte ponctuellement d’effacer sa propre marque. Jusqu’ici pour un résultat modérément satisfaisant.
Dans le sens contraire, on a vu aussi HP, entreprise avant tout matérielle, acquérir Palm et s’approprier ainsi le logiciel pour terminaux mobiles WebOS.
Avec Motorola en poche, Google se paye le concepteur des smartphones Atrix et des tablettes Xoom, soit des produits qui ont contribué à faire du système d’exploitation Android une alternative aux smartphones et tablettes iOS d’Apple. Plutôt aux Etats-Unis qu’ailleurs, soit dit en passant, Motorola ayant très fortement décliné en Europe.
L’entreprise nord-américaine récupère aussi dans la foulée une brouette de brevets ce qui devrait lui permettre de lutter à armes un peu plus égales contre Apple et Microsoft qui n’ont pas hésités dernièrement à faire valoir leurs droits devant la justice sur leur précieuse propriété intellectuelle.
Voilà qui nous promet encore de belles passes d’armes dans un écosystème (celui des appareils numériques portables) dont on s’attend qu’il soit à terme jonché de cadavres. Et vu d’ici, il n’est même pas sûr que Motorola soit une emplette forcément décisive.
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